les Femen, et les jeunes musulmans sont les 2 faces d’un même rejet de l’intrusion de la sphère publique dans leur vie privée.

Le premier essai sur la génération Facebook (génération née avec les réseaux sociaux et qui a entre 15 et 25 ans) à l’origine des « indignés » des printemps arabes, de Wikileaks, des Anonymous…exprime cette nouvelle attitude : on expose un bout de sa vie sur Facebook mais le reste est strictement privé !
Ils sont nés avec les réseaux sociaux, ont tout juste 20 ans aujourd’hui. La génération Facebook scénarise sa vie sur Internet. Cette génération détient le pouvoir de magnifier sa vie privée, mais en même temps, d’influencer le monde par une « militance numérique » comme le prouvent les Printemps arabes, les mots d’ordre de manifestations , partout, des Femen aux Pussy Riot en passant par les jeunes musulmans.
Dans les grandes illusions de cette génération, il y a en premier lieu la transparence sur Facebook et son paradoxe le voile sur sa sphère privée. On a affaire à une génération profondément schizophrène ou profondément sage… au sens du dualisme socratique.
Le corps comme la religion font partie de l’intime et leur appartiennent.
Et comme toujours, lorsqu’il y a séparation, il y a conflit intérieur et extérieur. La liberté d’expression est exigée tant que cela « ne touche que la sphère publique » pas la vie privée.
C’est là où la liberté de la presse se trouve en défaut puisqu’elle est par nature touche à tout. C’est pourquoi le débat se poursuivra mais n’aboutira à rien tant qu’on n’aura pas compris que les « Nouveaux Bovary » sont des « Nouveaux Pudiques » et que le voile ou le string sont une même et unique façon de protéger « leur » espace privé. Les conflits concernant le Hallal, le Cacher, la corrida, les caricatures… n’ont pas fini d’embrouiller l’espace des pays (les nôtres) qui ont fait le choix d’un traitement égalitaire pour les affaires publiques et privées.
Les Anonymous, vengeurs masqués montraient déjà un paradoxe de cette génération avide de transparence mais qui avance masquée pour protéger ce qu’elle considère comme ses intérêts privés.
Quelles seront les conséquences suivantes de l’arrivée de la jeune génération dans l’espace politique ? Les « nouveaux Bovary » se vivent sans hiérarchie, en rhizomes, et se considèrent comme une génération de la résilience. Ils n’ont plus rien à perdre et rêvent de se créer une autre vie où vie privée et vie publique seront bien séparées : une nouvelle illusion des « nouveaux Bovary » ?

Publié par G. Lewi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *