Le site lemonde.fr sous la plume d’Audrey Tonnelier annonce le retrait des “pigeons” de la vie médiatique et écrit “S’ils tirent aujourd’hui leur révérence, c’est que “la médiatisation est devenue contre-productive”, explique Jean-David Chamboredon, gérant du fonds InternetISAI et l’un des déclencheurs du mouvement. “Nous voulons confirmer par la fermeture de la page que nous ne sommes pas des politiques. […] Nous avons l’impression que plus notre action est médiatisée, plus le gouvernement et certains élus pensent que nous sommes des politiques, plus ils se braquent et moins ils écoutent”, peut-on lire sur le réseau social.
Se saborder pour mieux se faire entendre, disparaître pour convaincre.Drôle de stratégie?”
Le mythologue que je suis, spécialiste des marques sait que l’efficacité assurée du bruit publicitaire est un mythe.
J’avais préfacé, il y a bien longtemps la traduction française de l’ouvrage du gourou américain Al Ries :”The fall of advertisng and rise of PR”. Il expliquait déjà (il y a une quinzaine d’années) que le bruit publicitaire, outrancier sans préparation du terrain était voué à l’échec. On surprend, intéresse, stimule puis plouff, le bruit retombe dans l’eau et l’écume de la pensée se fond et se confond dans le prochain nuage de bruits.huit lancements de produits sur dix sont ainsi des échecs.
Les “pigeons” sont partis trop fort dans une médiatisation sur un sujet qui nécessitait un peu de pédagogie, c’est à dire de temps. En quoi l’argent est vraiment utile, dans notre monde, à la création d’entreprise? pourquoi un garge ne suffit plus pour créer le nouvel HP, Apple ou Google, Certes, ces pigeons là n’avaient pas beaucoup avant le vote de la loi…Mais très vite, les journalistes, d’abord ceux de BFM, ont découvert que les pigeons étaient majoritairement, non des entrepreneurs mais des business angels, ce qui dans le contexte politique actuel a conduit le mouvement au naufrage. Le gouvernement a répondu favorablement aux entrepreneurs -qui étaient appréciés de l’opinion publique- et défavorablement aux investisseurs…
Le bruit, le buzz, la guerilla marketing se retournent contre eux désormais.La guerre médiatique conduit à la réponse politique ,et cette dernière à la guerre idéologique.Et là, il y a toujours des gagnants et des perdants…Ils en tirent les conséquences.
A l’heure des réseaux sociaux et des “nouveaux Bovary” qui décryptent le monde comme une étiquette de produits “AB” , on ne manie par la rumeur sans risque de retournement de flamme. Et alors pour reprendre la question de la journaliste, il vaut mieux se saborder pour enfin se faire entendre.